Article paru dans le journal LE DAUPHINE

 

Au club de karaté.

Naoki Omi, maître international du Shito‑Ryu, anime un stage à Briançon.

 

Au XVI siècle naissait dans l'île d'Okinawa les premières tech­niques de combat développées à partir du Wushu chinois. Dans les années vingt, les premières démons­trations d'okinawa‑té (ensemble des styles de combat sans arme) furent en vogue dans les universités.

Quelques années plus tard fut intro­duit le Kara (vide) et té (main). Le style Shito‑Ryu, fondé par Kenwa Mabuni (1889 ‑ 1952), prenait racine après les tribulations et les re­cherches de Mabuni. II nomma ce style ainsi en hommage à ses deux maîtres : Itosu et Nahate

A Briançon, la semaine dernière, Le karaté club briançonnais a reçu un des deux maîtres internationaux, Naoki Omi pour une semaine de stage intensif.

 

Naoki Omi est né à Okayama il y a 54 ans. Après quelques années de judo et de kendo, c'est par hasard qu'il s'est dirigé vers le karaté. I1 explique : "L'apprentissage a été très dur. Le physique était sollicité à la limite de la résistance. Les deux premières années furent excessivement difficiles sur un plan physique mais aussi moral. La discipline était de fer".

En 1972, Naoki Omi arrive en France pour donner ses premiers cours de karaté. A l'heure actuelle, il enseigne son style ‑le Shito‑Ryu‑ à raison de 18 cours soit plus de 30 heures par semaine dans cinq clubs parisiens. Naoki Omi ne pratique aucun autre sport si ce n'est le golf où il excelle et qui lui permet de "trouver de nouvelles idées" pour le Shito.

 

Apprendre chaque jour

Depuis 1981, il vient chaque année à Briançon enseignait son art. Ayant atteint le 7e dan, il a la possibilité de faire passer des ceintures supérieures mais en toute modestie

déclare qu'il préfère être à deux pour le faire pour éviter tout malentendu.

Naoki Omi est toute retenue et simplicité. II affirme : "J'apprends chaque jour. Je regarde d'autres sports qui me donnent des idées pour mon style. J'ai arrêté la compétition il y a quelques années ‑un karatéka stoppe normalement toute compétition vers 30‑35 ans‑ et j'espère pouvoir enseigner le plus longtemps possible. Je suis très strict sur le travail et lorsqu'un club ne pratique pas dans les règles et avec toute l'assiduité qu'il faut pour le karaté, je me montre sévère. Le travail est essentiel dans cette discipline. Travail et respect sont deux règles primordiales. "

Naoki Omi, pour qui il a fallu faire des chaussures de ski spéciales tant ses pieds sont déformés par le karaté, reviendra l'année prochaine pour un nouveau stage au karaté club briançonnais pour qui il éprouve une amitié particulière.

Muriel MARIN